ART, ARTISANAT, CULTURE  

Arts traditionnels Culture moderne

 

   Peuplée dès la Préhistoire, la Turquie dévoile régulièrement des vestiges des arts préhistoriques, antiques et moyenâgeux.

Vase néolithique

 

Cruche Hittite
( XVIéme siècle av J.C.)


   Que ce soit sous la forme de poteries, de bijoux, d'objets usuels, de verreries, de tissus, d'armes, de fresques, de mosaïques, de sculptures ou de bas-reliefs, tous les styles d'expression artistique et toutes les époques sont représentés.

Mosaïques romaines ( 300 av J.C.)
   

Au fil des siècles, chaque souverain s'attache les services des artistes les plus doués dans leur spécialité en faisant abstraction de leurs origines ethniques, sociales, religieuses ou culturelles au profit de l'épanouissement de l'Art.
   Ainsi, de nombreuses influences se sont révélées pour constituer ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui l'identité artistique turque.
   Aucun des arts n'est négligé, majeurs ou mineurs, utilitaires ou uniquement esthétiques, tous sont abordés avec brio et les talents créatifs peuvent se révéler aussi bien dans la peinture, la sculpture, la mosaïque que dans l'ornement des textes manuscrits par les enluminures.

  Signature de Süleyman le Magnifique

 

Miniature ( XVI ème siècle )

 

 

Robe du XIX ème siècle

Avec l'arrivée de l'Islam qui interdit toute représentation humaine ou animale, d'autres formes d'art se développent alors et l'on voit s'épanouir l'architecture, la musique, la poésie, le travail du bois, celui du métal ou du verre, la calligraphie ou encore la création de tissus richement décorés.
   N'appelle t'on pas encore aujourd'hui "Ottoman" cette riche étoffe de soie à grosses côtes?


   Grâce à cet intérêt porté à l'Art par les "puissants" qui font oeuvre réelle de mécénat, non seulement certains artistes  trouvent la consécration à l'instar de l'architecte Sinan à qui on doit les mosquées les plus prestigieuses mais aussi, de nombreuses manufactures voient le jour et produisent qui, des tissus, qui des faïences, qui des objets de cuivre ou d'argent....
   Enfin, l'amour de l'Art n'étant pas l'exclusive des nantis, chacun essaye à sa manière d'approcher le beau d'autant que la production en nombre permet des coûts de fabrication beaucoup plus abordables.
   C'est d'ailleurs grâce un l'intérêt porté par le "peuple" que certaines productions devenues déclinantes, comme par exemple les faïences d'Iznik tant prisées du XVème au XVIIème siècle,  purent perdurer 2 siècles encore à plein rendement et survivent encore aujourd'hui bien que la qualité des productions soit loin de celle des productions d'antan.

       
Faïence du türbe de la mosquée d'Eyüp Faïence de la mosquée de Rüstempasa

 

 
Boutique au Grand Bazar   Plat de fabrication contemporaine



   Aujourd'hui, la Turquie est toujours riche de créateurs et d'artistes originaux et elle n'est pas en reste non plus pour proposer un vaste choix de produits d'artisanat dont les matières et les styles ont gardé leurs caractéristiques anciennes.
   De nombreux magasins proposent à l'amateur une variété infinie d'objets usuels ou décoratifs qui font le bonheur de ceux qui veulent emporter un peu de la Turquie chez eux.
   Bois, métaux précieux ou non, onyx et basalte, écume, os de chameau, cuir, tissus ou tapis... cherchez ce que vous aimez et vous trouverez.
  
Le bois

     Matière première originelle par excellence, le bois n'a, de tous temps, été utilisé en Turquie que très rarement pour la réalisation de statues mais a été abondamment employé pour la construction de maisons, de bateaux et  d'objets utilitaires et domestiques.
   Travaillé avec minutie il a permis de donner un aspect esthétique et décoratif aux objets les plus anodins.

 

          

Boîte à café et à sucre   Pilon à café

L'onyx

     L'onyx est une pierre semi précieuse de couleur variée : blanche, verte, rouge ou grise. On le trouve dans dans différentes régions, d'où ses couleurs.
   Après avoir été extrait du sous-sol, les blocs bruts sont tranchés puis les morceaux sont façonnés sur un tour afin de leur donner l'aspect voulu.
   Enfin, ils sont polis pour leur donner un aspect brillant.
     

 
Travail de l'onyx   Objets en onyx




Le basalte

     Le basalte est une pierre volcanique noire et dure expulsée par les volcans au moment de la formation de la terre. On en trouve plus particulièrement en Cappadoce, région volcanique célèbre pour ses cheminées de fées.

 

Poisson en basalte ( origine Cappadoce )

 

L'écume de mer

     L'écume de mer ne provient pas, contrairement à ce qu'indique son nom, de la mer mais est, en réalité, un silicate de magnésium hydraté.
   Léger et poreux, il est utilisé pour la confection de divers objets de décoration ainsi et surtout celle de pipes.

   
Fabrication d'une pipe d'écume   Résultat final

 

Les tapis

     Qu'ils soient noués, kilims, sumak ou cicim, les tapis sont représentatifs et emblématiques de l'artisanat turc.

   Pour en savoir plus, rendez vous au chapitre qui leur est entièrement consacré: Tapis et kilims

 

Tapis noué à dessins ottomans

 

Le papier marbré

     Le papier marbré "ebru" - nuage en persan - est le résultat sur papier d'une oeuvre créée sur l'eau.
   Les couleurs, pigments , sont mélangées avec une composition "kitré"  faite de copeaux de résine d'un arbuste malaxés pendant plusieurs jours dans de l'eau de source.
Une fois la consistance voulue obtenue, on projette les couleurs à la surface d'un large récipient contenant de l'eau pure et on les travaille en déplaçant légèrement à la surface des aiguilles ou des peignes.

Papier marbré aux iris


  

                    

Papier marbré aux pensées

  Cette délicate opération terminée, on dépose alors sur l'eau une feuille de papier qui absorbe les couleurs et en fixe le dessin.
   Chaque dessin est bien évidemment une pièce unique et, dans le cas où le motif représente une calligraphie, l'auteur doit travailler à l'envers du résultat souhaité.
 

   C'est au XV ème siècle que l'art du papier marbré venu d'Asie par la Perse, se développe en Turquie.
 

   Il est principalement utilisé dans l'art du livre, la reliure, les albums de calligraphies et les miniatures.

  Il est considéré comme un art sacré, très souvent enseigné par les Derviches.

 

La peinture sous verre

     Les origines de la peinture sous verre, art éminemment populaire,  se trouvent principalement en Asie centrale.     C'est une peinture faite pour et par le peuple qu'on trouve accrochée dans des lieux aussi variés que les petites mosquées, les couvents de derviches, les mausolées des hommes saints ou des souverains mais aussi dans les boutiques, les cafés et les habitations individuelles.
   Les thèmes présentés sont aussi bien religieux - versets du Coran, sentences religieuses, maximes et proverbes - que profanes comme par exemple les bateaux, les trains, les combats héroïques, les animaux et les oiseaux ou encore les monuments ou les contes et légendes.
   Le travail s'effectue directement sur la plaque de verre qui devient le support mais aussi la protection de la peinture.
 

   Il faudra attendre la conquête de Constantinople en 1453 pour que Mehmet II le Conquérant fasse venir d'occident des peintres qui implanteront la peinture sur toile dans l'Empire ottoman.

  

Peinture sous verre - Mosquée

 

 

Le textile et la broderie

   C'est à l'époque ottomane qu'on trouve les plus somptueux costumes. La richesse des seigneurs permet l'utilisation des matières les plus précieuses pour la confection des vêtements.
   Il n'est pas rare de voir des brocarts et de riches velours rehaussés de fils d'or ou d'argent, de perles et pierreries précieuses.
   La ville de Bursa, ancienne capitale de la Turquie est le centre de production de la soie, cependant de nombreux tissus viennent aussi de Venise ou de Chine.
   Chaque personne porte des vêtements différents en fonction de son rang social, de son origine ou de sa fonction.
 

   Au XVI ème siècle, à Istanbul et dans certaines grandes villes, une législation urbaine définit quels vêtements sont autorisés ou interdits de port.
 

   Le vêtement est un véritable indicateur de la position hiérarchique de celui qui le porte.
   C'est en ville que les costumes sont les plus richement décorés mais, le monde paysan s'attache également à l'esthétique de ses parures et utilise aussi des tissus brodés et décorés de pierres. Les amulettes sont souvent présentes et intégrées à la confection de la tenue vestimentaire.
 

   Si les femmes portent volontiers des pièces d'or sur leurs coiffes d'apparat - les besibiryerde - et des fleurs en dentelle cousues autour du serre-tête - les oyas -, les hommes portent le fez ou le kalpak - calotte entourée de tissu - ou encore, le turban dont la couleur spécifique indique la religion et l'appartenance à la communauté.
   Afin de garantir la qualité des tissus destinés à l'exportation, la production est, jusqu'au XIX ème siècle, contrôlée par le gouvernement.
 

   Les soieries sont divisées en trois grandes catégories : les velours, les soieries façonnées et les satins de soie monochromes.
   Le raffinement des broderies est particulièrement significatif à l'époque ottomane.
   Majoritairement, ce sont les motifs floraux qui emportent l'adhésion des brodeuses.
 

   Au XVIII ème siècle, la broderie prend quelques liberté avec la tradition et on peut constater l'utilisation de nouvelles couleurs jusque là délaissées ainsi que la représentation de sujets ignorés comme par exemple les fruits ou même les kiosques.
 

 

La poterie

     En terre rouge, la poterie la plus souvent rencontrée en Turquie provient d'Avanos en Cappadoce.
   Elle s'inspire généralement de modèles anciens et reprend couleurs et motifs traditionnels.

 

Poteries d'Avanos

 

La céramique

     Fréquemment décorés de motifs floraux, les objets en céramique offrent une grande diversité de formes et de destinations.
   On peut donc trouver aujourd'hui non seulement des vases ou des plats mais également des cendriers ou des photophores d'inspiration moderne.
   Les faïences les plus prisées sont toujours celles originaires d'Iznik.

 

Assiette contemporaine

Céramique artisanale

 

Oeuf décoré de tulipes ottomanes



L'orfèvrerie

     Revêtant les formes les plus variées, l'orfèvrerie apporte son talent tant à la décoration qu'à l'utilitaire.
   Ce travail des matières et métaux précieux, or, vermeil, argent s'exerce sur des objets aussi variés que la vaisselle ou les boîtes à pilules.

Ecritoire ( trésor du musée de Topkapi )

Boîte en argent et pierres semi-précieuses

 

L'os de chameau

     Animal de bât, le chameau fut le moyen de transport ancestral des caravaniers de la route de la soie.
   Les os des animaux morts étaient utilisés pour la confection d'éléments de marqueterie ou pour celle de coffrets et de boîtes.
   On trouve encore aujourd'hui des objets réalisés dans cette matière mais il est prudent de vérifier ce que l'on achète, le plastique permettant de parfaites imitations.

 

Boîte en os de chameau, cuivre et pierre semi-précieuses

 


Le cuivre

     Rien de plus facile que de revenir avec un objet en cuivre, la dinanderie étant très répandue en Turquie.
   Fabriqués en cuivre jaune appelé aussi laiton, en pur cuivre rouge ou en cuivre étamé recouvert d'un alliage d'étain et de plomb, il est possible de se procurer écuelles, vases, samovars, plats dont les motifs décoratifs sont le plus souvent inspirés des dessins antiques.

Etamage du cuivre

Aiguière ancienne

 

 

L'art naïf

     Chaque région apporte également sa contribution à l'Art, même si celle ci, empreinte de naïveté échappe aux critères académiques.
   Ainsi, la région de Bolu propose de jolis petits berceaux de bois aux couleurs jaune, rouge et noir et il est facile de trouver en Cappadoce de tendres petites poupées en tissus multicolores.

 

Poupées à Ortahisar en Cappadoce

En savoir plus sur les traditions populaires
 

    Au sein du triangle d’or de la Cappadoce se trouve le charmant village d’Ortahisar qui doit son nom à la citadelle troglodyte au centre du village ( voir le chapitre “sites remarquables”).
Ce village qui vit encore au rythme des saisons propose aux visiteurs curieux un très joli et très complet “musée des traditions populaires”.
Ouvert en 2005, installé dans une ancienne école spécialement transformée, ce sympathique établissement  offre un panorama très complet des principales activités et des événements essentiels traditionnels de la vie du monde rural turc.
Une dizaine de scènes grandeur nature permet non seulement un tour d’horizon des us et coutumes mais également de faire connaissance avec les objets du quotidien, pour certains, encore en usage aujourd’hui.
Chaque tableau est documenté en Turc, en Anglais et en Français.
À visiter sans faute si vous êtes dans la région.


 

Fabrication du pekmez ( Jus de raisin cuit )

Tissage des tapis et kilims

 

La jeune mariée dans sa chambre nuptiale

 

 

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